top of page
_MG_4921_resultat_edited.jpg
White Structure

PLUS QU'UNE HISTOIRE...UN JOURNAL DE VIE!!!

1957 - 1967  (les Pères Assomptionnistes)

Le Collège Notre Dame d'Afrique fut fondé le 02 Septembre 1957. Monseigneur Jean-Baptiste BOIVIN qui était archevêque d'Abidjan depuis le 1er Septembre 1955, date de l'érection en diocèse par le Pape Pie XII du vicariat Apostolique de Côte d'Ivoire espérait depuis longtemps l'ouverture d'un Collège secondaire pour absorber les jeunes qui terminaient leurs études primaires dans les Ecoles de Mission.

Tout ne fut pas réalisé en un seul jour. Après avoir choisi l'emplacement, l'Archevêque acheta le terrain actuel aux villageois de Petit Bassam. Cet acte de vente du 20 Avril 1957 porte la signature du chef de village Samson NIMBA et des notables Mathurin ADIKO, Emmanuel KOTENOPOU d'une part et de Jean-Baptiste AHOBEAT, de Julien AKE, de Joseph AMICHIA et de Mgr BOIVIN d'autre part pour un terrain d'une superficie de 7 hectares. Au moment du bornage du terrain sous la responsabilité du Père CADEL, directeur des œuvres, le secteur de Bietry ne comportait aucune habitation et il était aisé de choisir un lieu d'implantation au bord de la lagune en pleine brousse.

Il fallut par la suite obtenir l'autorisation d'ouverture de deux classes de sixième du Ministère de l'Education Nationale qui acquiesça. Déjà, à cette époque, M. Félix Houphouet BOIGNY avait assuré Mgr BOIVIN de sa bienveillance pour cette œuvre. En plus, la Mairie d'Abidjan offrit son concours pour le débroussaillement et le nivelage du terrain. En même temps, l'Entreprise Les Dragages commençait la construction de deux maisons : l'une devant être utilisée pour les classes de sixième et l'autre pour le logement des professeurs.

Tout en préparant le côté matériel du Collège, Mgr BOIVIN, après plusieurs démarches et plusieurs contacts, avait reçu une réponse favorable de la Communauté des Pères Assomptionnistes de France pour prendre la direction de ce Collège. L'équipe fondatrice arrivée le 15 Septembre 1957 est formée de quatre Pères : le Père Roland SOURCEAUX (Directeur), le Père Victor STEYER, le Père Gabriel BUGNARD et le Père Louis GURGET. Immédiatement ils construisent un bâtiment comprenant un bureau (secrétariat actuel de la Paroisse N-D d'Afrique) et trois salles de classes. La rentrée s'effectue vers Noël par l'ouverture de deux classes sixième regroupant quelques 83 élèves. Les Pères logent au C.A.M (Centre d'Accueil Missionnaire) et viennent  chaque jour donner les cours. Le deuxième bâtiment réalisé est la résidence communautaire qui permet à la Communauté de loger sur place et d'accueillir les nouveaux venus dont le Frère Constantin qui s'occupera de l'Economat. L'année 1958 a été une année exceptionnelle de construction. Un Frère des Missions Africaines, le Frère Paul, était aussi affecté au Collège pour conduire les travaux. Il s'agit de réaliser pour la prochaine rentrée scolaire le pensionnat avec ses dortoirs, son réfectoire (actuel pensionnat premier cycle), sa cuisine (actuellement atelier de menuiserie) ainsi que l'extension des salles de classe (bâtiment derrière l'église).

La rentrée ne se fera que le 04 Novembre 1958. "Elle a été pleine de pittoresque. Pendant une semaine nous avons campé au milieu d'un chantier ; dortoirs, cuisine en plein air, électricité, tout a été installé à la dernière minute et le miracle a eu lieu quand même : à midi, tous avaient mangé et bien mangé ; le soir tout le monde avait son lit ; certains même couchaient pour la première fois dans un lit et ne savaient distinguer entre la tête et les pieds du lit..." "Environ 200 élèves peuplent notre future oasis, il faut dire future car pour le moment on cherchait en vain un mètre carré d'ombre. Cela n'empêche pas nos 150 Africains et nos 50 Européens de s'en donner à cœur joie malgré le sable et le soleil. Ils sont répartis en cinq classes : trois sixièmes et deux cinquièmes. On compte 80 internes, 50 demi-pensionnaires et 70 externes. Faute de place, nous avons refusé environ une centaine de demande. Quant aux cadres du Collège, ils sont constitués par huit Assomptionnistes, sept Pères, un Frère et un Abbé africain". Le 09 Novembre a lieu la première grande messe dans la chapelle provisoire et c'est le 21 Novembre que Mgr BOIVIN vient inaugurer la chapelle et bénir les nouvelles constructions. Ce même 21 Novembre 1958 paraît le premier numéro de "l'Echo de la Lagune", revue du Collège Catholique Notre Dame d'Afrique, à parution trimestrielle et tirée à 300 exemplaires. Le Rédacteur responsable est le Père CALLAY et les dessinateurs, les Pères Steyer et Zurbach. "A l'exemple et sous la protection de la Vierge Marie, le Collège veut devenir cette Tour d'Ivoire (Turris Eburnea) dont parle l'Ecriture, bastion d'où sortiront des élites de chrétiens formés pour les grandes tâches de la cité de demain et de l'Afrique catholique."  (Liminaire). Dans ce premier numéro sont présentés le plan du Collège et son blason avec la devise "Turris Eburnea" ainsi que le Bloc-note utile concernant le Collège :

adresse : km 8, route de Port-Bouët

            boîte postale : 1752 Abidjan

            téléphone : 51 - 44

(en 1986, il n'y a que le B.P. qui n'a pas changé.)

Monseigneur BOIVIN confie à deux Pères du Collège la Paroisse d'Aboisso.

Le Père Louis DURGET et le Père Jean Robert quittent le Collège pour cette mission qui comprend une quarantaine de villages totalisant environ 35 000 habitants. Il a 6 000 baptisés et 9 000 catéchumènes. Cette mission a été fondée en 1905 par le Père BONHOMME, SMA, et l'église fut construite en 1924. "Aboisso est pour les Pères du Collège un dérivatif apostolique pendant les vacances et les fêtes, et permet à chacun de satisfaire ses aspirations missionnaires par contact direct avec la brousse et ses pistes". Les Pères du Collège exercent habituellement leur ministère, le dimanche, dans différents lieux de culte : Port-Bouët, Abouabou, Biétry, Koumassi, le Collège moderne de Cocody et la prison du Plateau.

On continue de niveler et de débroussailler le terrain en bordure de la lagune. Le réseau routier du Collège s'améliore et s'agrandit chaque jour. Il y a de moins en moins de danger de rester enfoui dans le sable comme cela arrivait journellement aux camions et aux voitures. Il arrive aussi que les quatre chiens de la maison se lancent à la poursuite des singes qui continuent d'habiter dans les deux pans de forêt qui entourent le Collège. Les singes poussent même l'audace jusqu'à se promener sur la plage et venir s'amuser sous le nez des élèves qui voudraient bien en faire autant alors qu'ils sont entrain de sécher sur un problème.

Pour la rentrée 1959,

fixée au 16 Octobre, deux nouveaux Pères sont affectés à Notre Dame d'Afrique : Pères Maurice THOLIN et Maurice NETRAL. La Communauté est formée de sept Pères et d'un Frère. Quatre laïcs complètent l'équipe enseignante. Au début de sa troisième année d'existence, le Collège compte 300 élèves qui se répartissent en 184 internes, 54 demi-pensionnaires et 63 externes. Les deux tiers sont africains et l'autre tiers européens (voir carte de répartition des élèves en 59 - 60). La J.E.C commence à démarrer grâce à deux militants ainsi que la troupe scoute avec 30 internes répartis en trois patrouilles. Leur première sortie a lieu le 31 Janvier 1960 et ils ont entrepris la construction de leur local au bord de la lagune. La J.E.C. s'organise. La réunion réalisée la veille des vacances de Pâques regroupent une cinquantaine d'élèves. Le ciné-club fonctionne régulièrement chaque quinzaine et les internes sont enchantés de ces séances en plein air très agréables et très divertissantes. Le groupe théâtral se produit avec "l'Avare" de MOLIERE le 12 Mars. Les acteurs entrent à merveille dans la peau du personnage qu'ils incarnent.

Le 04 Juin, élèves et professeurs se pressent le long de la route de Port-Bouët pour y attendre l'arrivée imminente de son Excellence Monseigneur YAGO venant de Rome. Il a été sacré évêque le 08 Mai 1960 à Rome dans la Basilique vaticane par le Pape Jean XXIII. Quinze jours plus tard, Mgr YAGO vient faire sa première visite au Collège. Monseigneur compte sur les élèves du Collège comme sur les petits séminaristes de Bingerville pour porter le témoignage de chrétiens authentiques afin de réaliser l'unité profondément enracinée dans la charité dont l'Eglise de Côte d'Ivoire a besoin. Après avoir donné sa bénédiction, Mgr YAGO s'entretient familièrement avec tous. Pendant les vacances scolaires, le Frère Paul et son équipe réalisent un bâtiment de quatre salles de classes qui s'interposent entre les classes de 6ème et celles de 5ème. D'autres modifications sont apportées aux bâtiments existants. La plus importante est la transformation des locaux de 5ème par les Pères THOLIN et NETRAL, en une chapelle de dimensions encore modestes mais suffisamment spacieuse et abondamment aérée. Une chape de ciment est venue achever le dortoir des pensionnaires (6ème et 5ème). Enfin, six nouvelles chambres étaient prêtes pour recevoir les professeurs.

La rentrée scolaire 1961 - 1962

a lieu le 17 Octobre. Le Collège compte 326 élèves dont 176 internes de la 6ème à la 3ème. Monseigneur vient bénir la nouvelle et invite les jeunes collégiens à travailler consciencieusement et à vivre dans les charités du Christ. Pendant cette année scolaire, la communauté Assomptionniste devient très importante avec 14 Pères et un Frère, ce qui ne va pas manquer de poser la question du logement. Dans la résidence actuelle, il y a cinq chambres et plusieurs Pères logent à l'internat. Mais cela ne suffit pas. Le Provincial, le Père Noël BUGNARD, avait rencontré Monseigneur YAGO à ce sujet. Comme le diocèse n'a pas les finances pour réaliser le bâtiment communautaire et administratif, les Assomptionnistes décident de le financer.

L'année 1962-1963

voit l'ouverture de la classe de 1ère. Dès le mois de Janvier, la revue du Collège tombée en léthargie est relancée avec la jeune équipe "Route", qui durant le premier trimestre, a poussé des investigations dans le domaine de la presse. La revue change de nom. Elle n'est plus "l'Echo de la lagune", mais devient "En Avant". Le mouvement "Jeunes Sciences" dont le but est de susciter des vocations scientifiques parmi les jeunes et qui a été lancée dès pâques 1960 par le Père BUGNARD et monsieur BADELON, continue ses activités et étudie le phénomène de l'érosion. Depuis l'acquisition de quatre microscopes, les sept membres ont commencé l'étude des roches. La J.E.C. qui a été lancée le 17 Novembre 1960 a subi une crise au début de l'année scolaire 61-62, elle a bien repris. Le 24 Février 1963, une récollection réunit l'équipe jéciste au Grand-Séminaire d'Anyama. Le 21 Mars, pour la mi-carême, J.E.C. et Scouts organisent une soirée récréative.

L'année 1962-1963

voit l'ouverture de la classe de 1ère. Dès le mois de Janvier, la revue du Collège tombée en léthargie est relancée avec la jeune équipe "Route", qui durant le premier trimestre, a poussé des investigations dans le domaine de la presse. La revue change de nom. Elle n'est plus "l'Echo de la lagune", mais devient "En Avant". Le mouvement "Jeunes Sciences" dont le but est de susciter des vocations scientifiques parmi les jeunes et qui a été lancée dès pâques 1960 par le Père BUGNARD et monsieur BADELON, continue ses activités et étudie le phénomène de l'érosion. Depuis l'acquisition de quatre microscopes, les sept membres ont commencé l'étude des roches. La J.E.C. qui a été lancée le 17 Novembre 1960 a subi une crise au début de l'année scolaire 61-62, elle a bien repris. Le 24 Février 1963, une récollection réunit l'équipe jéciste au Grand-Séminaire d'Anyama. Le 21 Mars, pour la mi-carême, J.E.C. et Scouts organisent une soirée récréative.

A la fin de l'année scolaire, le Père SOURCEAUX abandonne la direction du Collège et c'est le Père Alphonse KOCHER qui assure sa succession. En 63-64, le cycle de formation est complet grâce à l'ouverture de la Terminale. Dans le premier numéro "En Avant" de l'année (Novembre 1963) le Père KOCHER écrit : "En Côte d'Ivoire, on peut se féliciter de l'effort fourni, ces dernières années, sur le plan de la scolarisation et de la sympathie que rencontre l'enseignement chrétien. Mais cet effort est loin d'être suffisant. Dans la région d'Abidjan surtout nous sentons combien nous sommes situés au cœur du drame, combien il devient difficile de répondre aux exigences d'un enseignement pleinement humain et chrétien. Et la difficulté ne fera que s'aggraver à une époque où tout est tourné vers la réussite, la course aux diplômes et au confort. Le Collège Notre Dame d'Afrique a le grand honneur de pouvoir participer à cet effort de promotion". Le Collège promeut divers mouvements : la J.E.C., "Jeunesse Sciences", le scoutisme et sa branche Route ainsi que les équipes sportives. Le 24 Novembre, le groupe jéciste fait sa première sortie de l'année au Grand-Séminaire d'Anyama pour une récollection sur le thème la foi. Pour la première fois, "En Avant" ouvre ses pages au "Coin des anciens" avec des nouvelles de Neuf-moutiers-en-Brie, d'Agboville, de Paris, de Dakar. Le 03 Juin, 11 élèves de première se présentent à l'examen probatoire et le 8 Juin 46 élèves de troisième passent le BEPC.

La fin de l'année scolaire voit le départ, pour des raisons de santé, du Père KOCHER. Il est remplacé par le Père Maurice THOLIN. Son directorat n'aura duré qu'une année. Trois coopérants arrivent pour la rentrée 64-65 : Dominique GAUTHIER, séminariste du lot-et-Garonne, Jean-Pierre VIOLLET, séminariste à Annecy et Jean-Claude MILLET qui s'occupera entre autre de la troupe scoute. Le Collège accueille aussi monsieur BERCHMANS Arseneau, Canadien, qui était depuis deux ans au Collège Catholique de Daloa et vient comme économe. Ses projets les plus immédiats sont les aménagements des terrains de sports. A la rentrée d'Octobre, les élèves découvrent un chantier en pleine activité sortir du sable et ils se demandent le but de cette nouvelle construction. Il s'agit du bâtiment qui regroupera l'administration, la résidence communautaire et les réfectoires. Les travaux ont débuté le 11 Juillet et sont assurés par la société de construction "l'Habitat Africain". A partir du bâtiment des études, nous avons la salle de détente, le parloir (actuelle imprimerie), le hall d'entrée, les bureaux de l'économe et du directeur (actuel secrétariat). A la suite, il y a le réfectoire des professeurs, les toilettes, deux réserves : un magasin et une chambre froide, la cuisine des professeurs et la cuisine des élèves. Le réfectoire des élèves, immense pièce, servira en même temps de salle de cinéma et de conférences. A l'étage, il y a quinze chambres pour les professeurs avec balcon donnant sur la cour, une bibliothèque et une lingerie. La fin des travaux est prévue pour le mois de Mars 1965. La Communauté peut enfin s'installer et vivre normalement. Les bureaux administratifs pourront faire face aux besoins scolaires. C'est monsieur Christian DELASTELLE qui en sera le premier occupant, pour les chambres, au début d'Août 1965. Les Pères y seront installés pour la rentrée.

La rentrée 65-66

est faite. Les élèves sont nombreux, presque 400 et le Collège s'est agrandi. Il arrive à son plein épanouissement avec sa classe Terminale heureusement renforcée par les lauréats du probatoire du Collège de Daloa. Pour avoir des classes du second cycle suffisamment fournies, il a fallu ouvrir une autre sixième ce qui entraînera par la suite l'ouverture d'autres classes. Le 09 Octobre, l'U.N.E.C.I. (Union Nationale des Etudiants de Côte d'Ivoire) a repris ses activités. Tous les élèves du Collège réunis dans la salle du réfectoire doivent se choisir un nouveau président. Après avoir entendu le compte-rendu du Congrès, présenté par Alphonse MADY, secrétaire général du Comité Exécutif, on procède à l'élection du nouveau président. Jacob BLEHOUET est élu avec 125 voix sur 166 votants. Pour Noël, les élèves organisent le "Noël des pauvres" par une soirée récréative à Koumassi, en plein milieu populaire, et une autre au Collège pour resserrer les liens d'amitié et de fraternité qui unissent tous les membres de la grande famille scolaire. Le Lundi 20 Décembre c'est un monde fou qui attend les acteurs près de l'église de Koumassi. Après les sketchs, les chants et les jeux, la soirée se terminera par un spectacle inattendu et inimaginable : tous les enfants du quartier envahirent la scène pour prendre ce qui restait encre des derniers biscuits et bonbons.

En dehors des mouvements d'action catholique, du Bureau Sportif et de l'équipe d'"En Avant", le Collège met à la disposition des élèves le club "Jeunesse Sciences", l'association "Loisirs Second Cycle" qui comprend deux sections : "labo-photo-club" et "Voile", le ciné-club dirigé par le Père Joseph MERMOZ. Ces clubs ont été créés pour offrir des activités parascolaires saines et éducatives sans toutefois nuire aux études. Tous les élèves du Collège se retrouvent le samedi 30 Avril et le dimanche 1er Mai pour participer aux troisièmes jeux de la lagune, jeux Olympiques en miniature. Les sept délégations présentes se rassemblent au son d'une marche militaire devant le nouveau bâtiment et là, après que la flamme Olympique se fût élevée dans le ciel, et que

eût prêté serment au nom de tous les concurrents, le Père Directeur déclare les jeux ouverts. Face aux grands on aurait pu croire les petits défavorisés. Mais le système de calcul des points handicapait plutôt les aînés et laissait beaucoup plus de chance à leurs cadets. Après les deux finales de Volley-ball du dimanche, toutes les délégations s'ébranlèrent pour le défilé de clôture et la remise des médailles.

Au moment de l'arrivée des Marianistes en 1966, le Père Maurice THOLIN est le directeur en exercice du Collège. La Communauté assomptionniste ne comptait plus que six Pères et un Frère. Le Frère Jacques STOLZ, coopérant Marianiste, enseignait à Notre Dame d'Afrique depuis une année. Dans le numéro 19 "En Avant", le Père directeur tout en souhaitant bonnes vacances aux élèves dit au revoir au Collège : "le Collège, ce sont des bâtiments, les élèves, les professeurs, mais c'est aussi un certain "je ne sais quoi" qui fait que nous sommes ensemble, que nous nous sentons chez nous, en famille, parce qu'il y règne la joie, la confiance, le dialogue, le service, le don de soi dans le travail, le pardon mutuel, l'amitié. Là où l'enfant s'épanouit, là où un jeune apprend à devenir un homme plus adulte, sachant prendre ses responsabilités, c'est que l'éducation est réussie. Voilà ce que les Pères en vous quittant voudraient vous dire, plus particulièrement à vous les aînés : "Ce que vous avez fait depuis 3, 4 ou 5 ans, c'est la bonne méthode. Continuez. Nous partons sans regarder derrière, comme le "laboureur" de l'Evangile, parce que nous faisons confiance à vous tous, grands et petits. Continuez !"

COLLEGE NOTRE DAME D'AFRIQUE

1966 - 1978  (Directeur : Père Jean BRISSINGER)

 

Au Congo, le Collège Chaminade avait été nationalisé en 1965 et la Communauté Marianiste dans son ensemble était retournée en France. Chaque religieux affecté à une Communauté continuait à servir une œuvre mais dans son cœur le désir de retourner en Afrique restait vivace. Le Père Jean BRISSINGER, ancien directeur du Collège Chaminade et le Père LEMIRE, Provincial, cherchaient un autre lieu d'implantation. Ils effectuent un voyage à Abidjan en Janvier 1966. La providence a voulu que ce soit le Collège de Notre Dame d'Afrique à Abidjan qui devienne leur nouveau champ d'apostolat. Les Assomptionnistes qui avaient eu le mérite de la fondation et qui avait tenu le Collège pendant neuf années scolaires, veulent se retirer faute de personnel. Monseigneur YAGO qui était devenu archevêque d'Abidjan en 1960 voyait dans les événements du Congo et dans la Communauté Marianiste en arrêt de mission l'occasion providentielle de donner une succession éminente aux Assomptionnistes. La Communauté Marianiste qui va prendre en charge le Collège en 1966 ais que "l'annexe Notre Dame d'Afrique" à Saint Jean BOSCO à Treichville est composé de 16 religieux : les Pères Jean BRINSSINGER (directeur), Henri PALVADEAU, François BACH, Hermenegildo ECHEVERRIA, et les Frères Joseph BISS, Arthur CHERRIER, Michel DUPUY-ROUDEL, Alphonse EDEL, Esteban ICHASO, Florent LAMMER, Aloïse HEMMERLE, Philibert MEICHEL, Louis MERILLON, Gérard SCHAEFFER,             Jacques STOLE et Eugène ZIMMERMANN.

Le Père Jean BRISSINGER et le Frère Aloïse arrivent à Abidjan le 06 Juillet 1966 où ils sont accueillis par les Assomptionnistes et les Marianistes Canadiens. Le Frère Arthur, arrivé depuis le mois de Juillet, et le Frère Jacques STOLZ, coopérant Marianiste, donnaient des cours de vacances à l'Externat Saint. Tout au long des mois de Juillet, Août et Septembre, les ex-Chaminadiens plus Gérard SCHAEFFER et Florent LAMMER, coopérants Marianistes, rejoignent leur nouvelle mission. Les Assomptionnistes cèdent de bon cœur petit à petit, la place et la direction. De nombreux travaux d'ordre, de propreté et de peinture sont entrepris sous la direction du Père Jean. Dès le mois de Juillet, on entreprend la construction de deux villas au bord de la lagune pour deux anciens auxiliaires de Brazzaville : messieurs Barboza et Gonzalès qui veulent continuer à enseigner avec les Marianistes. Ces deux villas seront disponibles le 26 Novembre. Le 14 Septembre, la Communauté accueille Monseigneur YAGO pour un premier contact officiel.

L'opération "retroussons les manches" est terminée et la rentrée a lieu le 03 Octobre. Les 504 élèves dont 163 internes sont répartis en 14 classes de la 6ème à la terminale. Le Père François BACH prêche les retraites de rentrée du 15 au 29 Octobre. La première réunion de parents a lieu le jeudi 10 Novembre avec une centaine de participants, mi- européens, mi- africains. Dans le numéro 20 "En Avant" du mois de Novembre. Le nouveau Supérieur adresse officiellement son premier message : "Que l'ambiance de Notre Dame d'Afrique faite de travail et de bonne camaraderie vous oriente vers une vie de dévouement et de charité au service de la Côte d'Ivoire et de l'Eglise qui ont besoin d'hommes consciencieux, de chefs sérieux et de chrétiens convaincus. Que Notre Dame vous aide dans la poursuite de ce bel idéal." Le 24 Décembre, toute la Communauté prépare son premier Noël à Abidjan. La messe de minuit a lieu sous le préau avec plus de 400 assistants. Pour le réveillon, les Frères se réunissent en plein air sur la propriété du Collège et passent un moment agréable et sympathique.

Parmi les événements marquants en ce début d'année se situe la visite de Monseigneur YAGO le 07 Janvier. GOGOUA René souhaite la bienvenue à Monseigneur et lui présente les meilleurs vœux de tous les élèves : "Nous souhaitons que l'année 1967 fortifie votre état de santé et vous accorde longue vie pour l'accomplissement de votre mission apostolique ; puisse le Saint Esprit vous assister et Dieu bénir votre œuvre immense, œuvre d'enseignement, d'éducation et de salut. "Ensuite Monseigneur adresse quelques mots à tout Notre Dame réuni et, parlant de l'esprit de famille du Collège, il souligne qu'il est la base de l'unité nationale de notre pays ainsi que celle de la fraternité et de l'amour entre les hommes. Aux cris de "congés", "congés", Monseigneur accorde un jour de congé. Dès le 16 Janvier 1967, les religieux commencent à parler aux élèves du Père Chaminade, leur fondateur, dont l'anniversaire de sa naissance au ciel est célébré le 22 janvier. Il va y avoir 150 ans, le 1er Mai 1967, que le Père Chaminade vit entrer chez lui Jean-Baptiste LALANNE, un de ces nombreux jeunes qu'il avait su mobiliser en mission permanente dans ce Bordeaux déchristianisé de l'après-révolution. En 1967, la Société de Marie regroupe 3.248 religieux dont 527 Prêtres. Les religieux animent 115 œuvres à travers le monde s'adressant à 94.606 élèves.

Monseigneur DURRHEIMER, évêque de Katiola, vient rendre visite aux alsaciens de la Communauté dans la soirée du 19 Janvier. Le 30, Monseigneur YAGO bénit l'annexe de Notre Dame d'Afrique à Treichville où le Frère Aloise est directeur depuis Octobre 1966 tout en faisant partie de la Communauté de Notre Dame d'Afrique. Le 08 Mars, le Père François célèbre en Communauté ses 25 ans de profession religieuse. Il avait prononcé ses premiers vœux le 03 Mars 1942. Au Collège il s'occupe des scouts et de la J.E.C. L'Aumônerie du Collège s'organise. Pour la semaine sainte, tous les Prêtres de la Communauté sont mobilisés. Le samedi saint, à la veillée pascale, un élève de la classe de 5ème est baptisé. Puis les 05, 06, 07 Avril c'est la récollection à Saint Jean-Bosco de ceux qui préparent leur communion solennelle et des catéchumènes. La cérémonie de la communion solennelle coïncide avec la journée mondiale des vocations le 09 Avril et elle a lieu sous le préau aménagé en chapelle. Par contre les 11 catéchumènes sont baptisés dans la chapelle du Collège le 16 Avril. Le Jeudi 04 Mai, jour de l'Assomption, le Collège organise les "Jeux de la lagune". Après la messe de 06 heures et demi a lieu le défilé suivi de différents matchs. C'est la fête du Collège.

Le journal du Collège "En Avant" constate que les élèves ont peu d'initiatives personnelles, prennent de moins en moins de responsabilités qui les engagent d'abord et qui engagent ensuite l'ensemble du Collège. Le club-photo fonctionne normalement et s'est même permis d'organiser un concours. Le ciné-club organise régulièrement des cours d'initiation au cinéma et les discussions qui suivent les projections écoutées avec vif intérêt. Il a constitué une bibliothèque avec des livres intéressants. Les membres du club y ont trouvé les premiers éléments de leur culture cinématographique. Ils ont pu connaître de grands metteurs en scène et découvrir leur conception du septième art. Le club est animé par monsieur NENAFF, professeur de philosophie. Le club-audition et club-voile ont quelque peu végété tandis que les mouvements J.E.C., scouts, et Routiers ont tenu à apporter leur contribution à diverses activités : loisirs, théâtre et sorties.

Contrairement à ce que tout le monde s'attendait, ce n'est pas le football qui fait connaître le sport de Notre Dame à l'extrémité mais plutôt les derniers-nés qui sont le hand-ball et le basket-ball. C'est en 1963 que le hand-ball fût introduit au Collège par un Suisse Ernest Béatus, international suisse. Lorsque le championnat de l'OISSU débuta il y avait pratiquement pas d'équipes. L'aménagement du terrain de hand-ball semble avoir stimulé ce sport. Le 16 Février 1967, l'équipe du Collège enlève la coupe de Côte d'Ivoire. Les joueurs se souviendront à jamais du fameux poulet offert par l'économe en l'honneur de cette victoire. On signale aussi qu'un concours de poésies a été organisé par "En Avant". Trois lauréats sont récompensés. C'est une expérience à poursuivre. "Faites vibrer votre sensibilité qui enrichira le journal du Collège".

La Communauté est invitée le jeudi 31 Mai au lunch d'adieu du Frère Fernand BIBEAU, dans l'ancienne salle des œuvres à Treichveille. Le Frère Fernand prend l'avion le 23 Juin pour le Canada où il va préparer une licence de géographie à l'université Laval de 1967 à 1970. Pendant l'année scolaire 1970-1971, il enseignera à Toronto puis il reviendra en Côte d'Ivoire en Septembre 1971 pour reprendre la direction du Collège St Jean Bosco (annexe Notre Dame d'Afrique) à la place du Frère Aloïse Hermmerlé.

 

La première année scolaire marianiste est terminée. Les résultats aux examens se présentent comme suit : 37 reçus sur 47 au BEPC, 7 sur 17 en philosophie avec trois mentions A.B. La messe de fin d'année est célébrée le 21 Juin par Monseigneur AGRÉ qui invite les élèves à être fidèles à la Négritude dans ses expressions authentiques. Dans l'après-midi, Monsieur BONI, président de la Cour Suprême, assure la présidence de la distribution des prix. Vive les vacances!

Depuis un an, les Marianistes ont pris en charge le Collège Notre Dame d'Afrique. La fin de l'année scolaire s'est bien terminée. Plusieurs coopérateurs ayant accompli le temps de contrat repartent pour leur pays d'origine. Le 30 Juillet, la Communauté assiste à l'inauguration du Centre Monseigneur Chapoulie à Yopougon présidé par Mgr Riohe, ancien vicaire général de Mgr Chapoulie et évêque d'Orléans. Le 13 Janvier, Mgr Chapoulie, Evêque d'Angers, mourait accidentellement à la gare du Plateau d'Abidjan au moment où il allait partir pour Bouaké visiter les Prêtres et le Religieuses originaires de son diocèse. Le Centre de Retraite de Yopougon a été baptisé du nom de Mgr Chapoulie en souvenir de celui qui eut toute sa vie le souci de la mission universelle.

Le mois d'Août est marqué par l'arrivée du Frère Joseph SONNTAG qui vient comme professeur de physique. Les travaux de peinture se poursuivent et les bâtiments retrouvent leur jeunesse. Sous le préau, le Frère Aloïse dirige la construction d'une étude en amphithéâtre digne de l'université et qui sera opérationnelle le 1er Octobre. Dès le 1er Septembre, le Frère Aldo MARMARA arrive à Abidjan. Il est affecté à l'annexe de Notre Dame d'Afrique pour y enseigner le mathématiques et les sciences naturelles. La rentrée jéciste et la troupe scoute. Le 11 Octobre, commencent les travaux de construction pour la maison de monsieur ARSENEAU, économe. Cette maison octogonale, placée au bord de la lagune, sera appelée "villa Mélita" du nom de sa femme, et elle permettra d'y loger sa famille. Enfin le 28 Octobre 1967, c'est l'arrivée de Frère Edouard ASSEL qui avait été retenu en France par une intervention chirurgicale. Il a déjà passé 24 ans au Japon et 16 ans au Congo. Son premier travail est de prendre en charge la rédaction des annales de la Communauté.

Maintenant la Communauté Marianiste est au complet. Le Frère Edouard qui devient le nouveau chroniqueur des annales écrit : "Les Frères Eugène, Joseph, Estéban et Mirillon devraient recevoir "le poireau" (décoration française du Mérite Agricole) pour avoir réussi à faire pousser dans le sable blanc siliceux inculte, des fleurs, des arbres et du paspalum. Tout cela contribue à la bonne marche du Collège en calmant les nerfs de ces Frères après une journée fatigante".

1967 - 1968

Au début de l'année scolaire, le bureau sportif décide que "jouer pour gagner" est la devise de toutes les équipes du Collège. Elles ont commencé l'année scolaire par de sérieux entraînements alors que le championnat s'achemine tout doucement vers sa phase décisive. Le Collège a subi des défaites et a fait quelques matchs nuls, mais il faut reconnaître que les victoires sont de loin plus nombreuses. Les équipes de football ont du mal à s'imposer ; par contre le handball va de victoire en victoire. Chaque année l'OISSU ne tarissait pas d'éloges pour notre loyauté et notre fair-play. Malheureusement, les équipes minimes, cadette de football et l'équipe minime de handball ont été censurées pour avoir falsifié leurs licences. Leur nom est affiché dans tous les établissements scolaires. Quelle honte ! Que les professeurs de gymnastique soient plus vigilants dans le contrôle des licences et qu'aucun élève ne se trompe lorsqu'il donnera sa date de naissance.

Depuis un certain temps les scouts bougent. Leurs multiples activités se sont terminées à Noël par la cérémonie des promesses. La JEC commence à sortir de sa léthargie. Elle doit participer aux traditionnelles fêtes jécistes des 3 et 4 Février. Cette occasion, le Collège, comme de coutume, s'est brillamment distingué par "Botho", scène écrite et jouée par les jécistes eux-mêmes. "Etes-vous jécistes pour la fête ou pour essayer de vous améliorer ?" "Tout vrai jéciste doit avoir un carnet de militant pour suivre sa progression et avoir une action coordonnée". Quant à la sous-section de l'UNECI du Collège, elle dort tranquillement du sommeil du juste.

Depuis quelques mois, les élèves s'étonnent d'entendre réciter le chapelet lorsqu'ils passent à onze heures devant l'infirmerie le jeudi. Les plus curieux veulent même ouvrier la fenêtre pour voir ce qui se passe à l'intérieur. C'est la Légion de Marie du Collège qui tient sa réunion. Ses membres catéchisent les enfants des écoles primaires de Koumassi et de Port-Bouët.

Le 14 Novembre, deux nouveaux coopérateurs arrivent à Abidjan, Robert WITWICKI et Edmond Fréchard, ce qui porte à vingt et un le nombre des Marianistes à Notre Dame d'Afrique. Les deux Marianistes Nigérians, réfugiés au Collège, à la suite de la guerre de sécession au Nigeria (guerre du Biafra) déménagent à St Jean Bosco car il n'y a plus de chambre libre pour les deux nouveaux arrivants. Le Père Lemire, provincial, rend visite à la Communauté du 20 Décembre au 03 Janvier. A cette occasion il remet à chaque religieux les nouvelles constitutions et le psautier pour célébrer les heures du jour. Dans la soirée du 25 Décembre, la Communauté invite le Provincial à une baignade dans l'océan. Une vague le fait rouler une de mètre sur la pente sablonneuse et une fois à l'air libre, il constate qu'il n'a plus ses lunettes sur le nez. Les recherches n'ont abouti à rien... Les lunettes sont probablement immergées dans le fond boueux de la mer.

Avant les vacances de Pâques, parents, élèves et professeurs se retrouvent le 30 mars dans la vaste propriété du Collège pour la "Fête des Ecoles" dont le thème proposé par les responsables de l'Education Nationale est : "l'école et la famille". En tête du programme figurent les finales sportives de Handball et de Volley-ball. Puis tout le monde se rend à l'amphithéâtre pour découvrir l'exposition scolaire : ouvrages scolaires, meilleurs devoirs, sculptures, tableaux. Les lauréats sont récompensés par des livres, des règles à calcul et autres cadeaux offerts par l'Association des Parents d'Elèves du Collège. Après la remise des coupes aux capitaines des équipes gagnantes, une soirée récréative termine la journée.

"Fraternité Matin" publie le 14 Mai 1968 une interview du Père Jean Brinssinger, directeur du Collège, intitulé : "Le temps des examen". "Ce que je reproche le plus aux élèves c'est le travail un peu trop mécanique se basant encore trop souvent sur la mémoire. Les élèves ne se basent pas sur un travail personnel et si on ne leur pose pas une question qu'ils ont étudiée, ils risquent d'être désappointés et un peu perdus ; alors que ce même sujet, ils le traiteraient avec calme et bonheur s'ils étaient moins axés sur le livre ou les problèmes-types dans tous les domaines. Leur travail, dis-je, est trop mécanique et livresque". Il conseille aux étudiants "d'approcher des examens avec calme... Le candidat doit arriver à l'examen avec un esprit dégagé et confiant... Pour moi, les succès scolaires sont conditionnés par le travail régulier... allant du jour de la rentrée scolaire à celui de l'examen".

Le samedi 15 Juin marque la fin de l'année scolaire. La distribution des prix, présidée par Philippe YACÉ, président de l'Assemblée Nationale, a lieu le 19 Juin. Le Père Jean fait le bilan de l'année écoulée : "Les résultats scolaires, s'ils sont importants, ne sont pas les seuls qui doivent aujourd'hui retenir notre attention. Je pense en particulier à l'enthousiasme avec lequel nos équipes ont défendu nos couleurs sur les différents stades de la ville et je suis heureux aujourd'hui de les féliciter en public pour les trois magnifiques coupes qu'ils nous ont rapportées au Collège et pour n'en citer qu'une, la plus précieuse à mon sens, parce qu'elle témoigne de leur esprit d'équipe, de discipline, de maîtrise de soi, je veux dire : la coupe du Fair-play dans le championnat civil de handball... Dans un autre domaine, nous sommes heureux de relever l'esprit chrétien et apostolique de notre Collège. C'est ainsi qu'au cours de l'année, dix élèves sont devenus chrétiens par le baptême, vingt ont reçu la confirmation des mains de notre Archevêque et quarante et un ont renouvelé leur profession de foi. Ce sont là des étapes importantes dans la vie et la formation d'un jeune chrétien".

"Profitez de ces mois de vacances pour "servir", pour "vous rendre utiles". Quelques-uns ont déjà répondu à l'appel de Monseigneur pour aider, comme certains l'ont déjà fait pendant l'année, les Pères et les Abbés à l'enseignement du catéchisme dans les villages. Je laisse à chacun l'initiative de trouver un moyen de passer ses vacances utiles à lui-même et aux autres". Le Président YACE au cours de son allocution déclare : "Mes chers amis, vous êtes l'avenir de ce pays... La Côte d'Ivoire a besoin de vous, elle exige des hommes de qualité, des intelligences fortes et lucides, des places nombreuses vous attendent dont il convient que vous vous montriez dignes... Je veux vous demander de garder intactes toutes les vertus de votre jeunesse : enthousiasme, effort, patience, courage... (en parlant des enseignants) j'emporte de cette journée la conviction que l'enseignement de notre république est entre de bonnes et valeureuses mains. Je ne puis douter que cet enseignement ne nous prépare que magnifiques lendemains. J'espère alors, paraphrasant le poète, que "les fruits tiendront la promesse des fleurs" pour le meilleur devenir de notre chère Côte d'Ivoire. Vive le Collège Notre Dame d'Afrique".

Plusieurs Frères, dont le Père Jean, sont partis en congé. Les autres profitent des vacances scolaires pour exécuter des travaux dans tous les secteurs du Collège. On enlève les haies le long du boulevard de Marseille pour installer un parking. La cabine de cinéma est presque achevée. Le bâtiment-dortoir des élèves va âtre complètement rénové. Le Frère Joseph, aidé du Frère Angarini installe l'Interphone. Le réfectoire des élèves se voit doté de tables orthogonales et de tabourets assemblés par le Père Palvadeau, devenu ébéniste. Le voilier commence à prendre forme. Le Frère Philibert y passe beaucoup de temps et le Frère Alphonse aussi malgré tous les travaux urgents. Le Père Jean revient de congé le 04 Septembre avec un petit bidon d'eau-de-vie et la voile pour le nouveau voilier. A quand sa première sortie ?

1968 - 1969

Le Père Jean revient de congé le 04 Septembre. Les parents continuent à vouloir venir inscrire leurs enfants ; pourtant une grande affiche signale : "Les effectifs sont complets - plus d'inscription".

Le 12 Septembre, la Communauté fête le Saint Nom de Marie avec celle de St Jean Bosco. La messe réunit les Frères, quelques pré postulants et deux familles de professeurs. Les agapes fraternelles se terminent par ice cream et champagne… Plus qu'il n'en faut pour faire bavarder tout le monde sans que personne n'écoute. L'après-midi, lancement d'essai du voilier fabriqué par les Frères Alphonse et Philibert. Le voyage inaugural n'aura lieu que le 03 Novembre avec le Père Jean.

Toute la Communauté est prête à reprendre ses activités scolaires le mardi 24 Septembre, le jour de la rentrée scolaire. Deux coopérants Marianistes manquent encore. Ils arrivent le 14 Novembre pour le plus grand soulagement de plusieurs Frères. Tout arrive à point... Il faut savoir attendre. Monseigneur YAGO vient visiter la Communauté Marianiste le 28 Novembre. Dès son arrivée, on lui fait faire le tour de la maison pour lui permettre de constater les améliorations apportées par les Marianistes depuis leur arrivée. Le Père Jean lui suggère la construction d'un nouveau bâtiment pour des salles de classe. Le Père François présente ses activités extra-scolaires. Le Père Palvadeau parle de son aumônerie dans les prisons. Monseigneur parle, lui aussi, de l'église qu'il voudrait bâtir sur le terrain de l'école.

"En Avant" de Novembre 1968 souhaite la bienvenue aux nombreux élèves, et spécialement aux élèves de 6ème qui doivent se sentir dépaysés par le mode de vie, le rythme de travail à Notre Dame d'Afrique. "En Avant" n'oublie pas les élèves de 3ème et de Terminale qui ont la lourde charge de garder intact, dans les divers examens, le prestige intellectuel du Collège. Bonne année scolaire et bon travail dans le Christ ! GBARY Akpa Raphaël nous livre ses impressions de rentrée : "J'arrivai enfin au Collège. Le vieux portail, les classes fraîchement peintes, les professeurs souriants, tout cela me trempait déjà dans l'ambiance scolaire. Je me rendis vers les classes du second cycle. Comble de malchance, on m'indique les anciennes classes de 4ème ! Mes camarades de classe m'égayèrent un peu ; nous nous-mêmes à plaisanter sur les sobriquets de chacun et sur les chefs-d'œuvre de l'an passé. Tchègbeh, avec son ironie habituelle, fit remarquer à Abotchique que sa chaussure baillait étrangement. Lafa ajoute qu'elle chantait le Kyrie ! Il me restait quelques minutes pour visiter tous les recoins de notre vieille école. Je remarquai quelques innovations apportées par nos professeurs durant les vacances. Mon cœur s'emplit soudain de tristesse : finies les longues siestes, finis les poissons argentés pêchés les samedis, finie la cueillette des fruits sauvages, finies les longues promenades dans la forêt ! Je perdrai l'appétit devant de baroques formules chimiques, l'emploi des complexes mathématiques modernes me fera maigrir ! Quelles surprises me réservera l'allemand avec ses déclinaisons bizarres ? Huit heures ! J'attendais le son de la joyeuse clochette, mais en vain. Ce fut un son fort morne qui me parvient aux oreilles. Ce signal monotone et  triste allait-il remplacer la vieille clochette ? Encore un changement qui n'arrangeait pas ma situation. Décidément, ce jour ne s'annonçait pas radieux pour moi. Un nouveau signal et je reviens à la réalité : oui, c'était bien moi, tout tremblant, aligné avec mes camarades. Combien de "zéros" allaient encore couronner mes "exploits" cette année" ?

Dans quelques jours débutent les championnats scolaires sur toute l'étendue du territoire national. Les valeureux représentants du Collège ne ménagent pas leurs efforts et participent aux entraînements avec le plus grand sérieux. Le Collège sera présenté à ces championnats dans trois disciplines : handball (cadets et juniors), football (cadets) et volley-ball (séniors). Le club-radio, encadré par le Frère Joseph et M. Christophe a pris un bon départ. Il envisage diverses réalisations.

Un important matériel a été envoyé par monsieur MORIN pour équiper le club. A propos de ce envoi, le Frère Joseph tient à rendre hommage à monsieur François MORIN son prédécesseur : "Après s’être dévoué deux ans au Collège durant lesquels il a fait bénéficier le radio-club de sa compétence, de retour au Canada, il continue à s’intéresser à Notre Dame d’Afrique. Le matériel qu’il nous a envoyé nous sera très utile pour nos activités. Nous exprimons à monsieur MORIN toute notre reconnaissance. Des relations d’amitié vont pouvoir s’établir entre le club des étudiants Canadiens et le notre". Le club photo a une très bonne organisation. Le laboratoire photo sera aménagé pour en permettre un usage plus commode et différents matériels seront achetés pour en compléter l’équipement. Enfin l’appel lancé par Mgr YAGO a été entendu par un bon nombre d’élèves : de nombreux volontaires sont venus grossir le nombre des catéchistes. Ils s’occupent des écoles de Koumassi, Port-Bouët, Bietry et ancien Koumassi.

La messe de minuit a lieu comme d’habitude sous le préau avec un autel surélevé. Le sermon du Père Jean fait allusion aux trois cosmonautes qui tournent autour de la lune en cette nuit de Noël. Le Frère Eugène profite du début de l’année pour installer des bancs en ciment le long de la lagune, autour des bosquets, sous les cocotiers, autour des terrains de sport.

Après avoir éliminé toutes les équipes d’Abidjan et des environs, le 20 février, l’équipe cadet de Hand-ball a gagné le titre de champion de Côte d’Ivoire en battant l’équipe de St Viateur à Bouaké. Elle nous a ramené la coupe cadet que le Collège conserve définitivement puisqu’elle a été gagnée trois années consécutives. Le même après-midi, l’équipe junior a éliminé en demi-finale le Lycée Classique d’Abidjan en Hand-ball. La finale se jouera la semaine prochaine contre Sassandra.  Le Jeudi 1er avril, ont lieu "les jeux de la lagune" Tout est bien organisé : la piste toute neuve est tracée de belles lignes blanches, une tribune couverte a été mise en place, le Frère Joseph a installé la sonorisation. Toute la journée les jeux se déroulent avec ordre et au son de la musique. A la fin, distribution des coupes, des médailles d’or, d’argent et de bronze confectionnées par le Frère Eugène. Ces jeux de la Lagune sont une réplique des jeux olympiques.

Le 8 Mai a lieu l’élection d’un représentant-élève au MEECI (Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire) sous le haut patronage du ministre de l’Education. Le scrutin se déroule sous le préau dans le brouhaha habituel. C’est BEDA Yapi qui est élu. Le 21 Mai, à la suite d’incidents à l’Université d’Abidjan et à l’arrestation de plusieurs étudiants, tous les Collèges de ville, par solidarité se mettent en grève. Le vendredi 23, les forces de l’ordre arrivent pour faire évacuer l’école. Le Père Jean les prie de rester à côté du portail, puis il rassemble les élèves, leur demande de faire leurs valises et de rentrer chez eux. Le 25 mai, dimanche de la Pentecôte, les rumeurs courent : l’Université d’Abidjan est fermée. Un bon nombre d’étudiants Ivoiriens se trouvent à la gendarmerie, sous bonne garde ; les autres, des étrangers, doivent partir par des avions spéciaux. Le lendemain, les classes reprennent et le Père Jean est installé dans son nouveau bureau.

Au mois de juin, dès la fin des classes, les frères d’adonnent à des travaux divers. D’abord la plantation d’arbres. Le Père François plante aussi des cocotiers le long de la piste, le soir, à la tombée de la nuit. Le Frère Joseph plante aussi des cocotiers mais pendant que tout le monde fait la sieste. Le Frère Eugène, avec le personnel, plante des filaos, des arbres du voyageur et des hibiscus. Le Fère Joseph ESTEBAN met filaos en quantité industrielle le long de la lagune. Le Frère Joseph en montant l’antenne de son poste émetteur, a failli avoir un accident ; il a juste défoncé le toit et s’est retenu au cadre de l’antenne. Il a certainement un ange gardien qui veille sur lui. Dans tout le bâtiment de la Communauté, portes et fenêtres sont peintes en bleu riviéra très agréable à regarder. Toute la maison faisait un peu genre délabrée... mais cela commence à devenir gai.

1969 - 1970

Une nouvelle année scolaire est commencé depuis le 19 septembre. Chacun retrouve avec joie la grande famille du Collège qui est un berceau dans lequel se brassent plusieurs races et nationalités. En effet, le Voltaïque, le Chinois, le Français et l’Ivoirien s’y côtoient quotidiennement. "Profitons de ce mélange pour nous frotter notre cerveau contre celle d’autrui pour mieux nous comprendre mutuellement. Pour le moment, on assiste chez les Africains à un effritement, voire même à la disparition complète des mœurs vestimentaires, gastronomiques et bien d’autres traditions au profit de celles des Occidentaux. Je ne suis pas contre le progrès mais j’opine pour un progrès éclairé. J’invite les Africains à prendre conscience et à être fiers de leur peau comme Bernard DADIÉ les y incite par ces vers : « Merci mon Dieu de m’avoir fait noir. Le blanc est une couleur de circonstance ».

Au début de cette année scolaire, le Père Supérieur, dans son allocution, rappelait entre autres les résultats obtenus par nos camarades aux examens : 29 admis sur 31 candidats au BAC et  près de 80 % de réussites au BEPC. Ces résultats ne sont pas le fruit de la chance, ni de la ‘magie noire’, mais celui d’un travail acharné, passionné et persévérant ; c’est un climat de vrai travail qui doit s’instaurer  cette année encore dans notre Collège, et cela à tous les niveaux. « Comme le bon semeur fait une bonne récolte, le bon élève récoltera le fruit de son labeur. ‘En Avant’ par Mas modeste plume vous souhaite à tous une bonne année scolaire dans le Christ ».

L’année scolaire s’annonce normale. L’établissement compte 18 classes : 12 à Notre Dame d’Afrique et 6 à St Jean Bosco. Le nombre des élèves est de 635. Le vibreur se fait entendre, preuve que tout est normal. Parfais un bateau entrant dans le port reproduit les mêmes vibrations... Et des professeurs distraits se font prendre. Le samedi 29 novembre, la Communauté inaugure l’apatam au bord de la lagune. L’ensemble est une belle réussite. Les chemins autour des bâtiments ont été tracés par le Frère Eugène et son équipe puis ornés de fleurs de chaque côté ; puis il a été installé, au début janvier, quelques réverbères dans les endroits stratégiques pour faciliter la surveillance.

Le Père Jean rend visite à Monseigneur YAGO le lundi 19 janvier. Il revient avec le feu vert pour le nouveau bâtiment scolaire des 1ères et Tles . Toute la Communauté se met au travail. C’est 2 mai que le directeur donne l’ordre à l’entrepreneur de commencer les travaux. L’entreprise fait l’implantation du bâtiment. Puis Monseigneur fait arrêter brusquement les travaux. L’angoisse  n’a duré que quelques heures puis le feu vert est revenu.

La fête de la JEC a connu son déroulement habituel les 7, 8 et 14 février. Les séances ont eu lieu d’abord au Centre Culturel de Treichville, puis la salle Pie XII de l’Institut Notre Dame des Apôtres, enfin au Collège Ste Marie Cocody. Une pièce a attiré particulièrement l’attention du public : ‘Solimbo’ joué par les jécistes du Collège avec la participation de trois militantes du Collège Notre Dame des Apôtres. Grand bravo aux acteurs de ‘Solimbo’ et aussi à l’auteur de cette pièce.

Pendant les vacances du 18 12 au 18 février 1970, la troupe scoute fait un camp de 5 jours à M’pouto, village situé non loin d’Akouedo. Les ‘aspirants’ ont soigné des villageois et de cette façon ont passé leur épreuve de secourisme. Les patrouillards de la ‘deuxième classe’ ont passé avec succès leurs épreuves sportives. Le camp s’est terminé par la promesse de six nouveaux scouts.

Le dimanche 8 mars, s’étonnant de ne pas voir le Frère Dario ANGARINI à la première messe, le Frère Joseph SONNTAG se rend à sa chambre où il le trouve mort, assis dans son fauteuil. Le Frère Dario avait fait classe pendant toute la matinée du samedi et avait dîné normalement le soir avec ses confrères. Le Frère Dario est ainsi parti rapidement et discrètement à 61 ans, en pleine activité. Il est né le 22 mai 1909 à Supino dans la région de Rome. Après avoir passé son baccalauréat français et achevé ses études supérieures à Rome. Il se consacre à Dieu à l’âge de 22  ans.

En 1935 il se porte volontaire pour la chine. Chassé de ce pays en 1947 après 12 années d’enseignement, il revient à Rome. En 1956, c’est l’Afrique qui l’appelle. Il enseigne successivement à Bangui (1956 - 1963), à Brazzaville (1963 - 1965) et à Abidjan où il est arrivé en 1967. Le Frère Dario  est le premier marianiste à être enterré en Côte d’Ivoire au cimetière de Williamsville dans la concession des missionnaires. Le Frère Dario laisse le

bottom of page